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L'entracte, un moment de repos
Pendant l'entracte, des garçons de piste en uniforme rouge et or installent la cage aux fauves. C'est une grille solide, haute de plusieurs mètres et en partie couverte par un filet, qui met les spectateurs, enfants et adultes à l'abri des animaux. Lions, tigres, panthères et léopards ont passé leur journée dans des cages à l'écart du public, ils ont mangé de la viande de bonne qualité. Dans l'après-midi, ils ont répété le numéro auquel ils participent. Ces animaux ont une grande valeur en spectacle, il faut les maintenir en bonne santé, malgré leur captivité. On est loin d'une simple représentation de magie. Le dompteur est entré le premier dans la cage éclairée par de puissants projecteurs dans la main droite, il tient le fouet appelé chambrière, et dans sa main gauche un trident d'acier pour se défendre. L'un après l'autre, les fauves sortent de leur voiture et gagnent la piste par le tunnel, sorte de couloir aux barreaux d'acier. Le dompteur connaît chacune de ses bêtes, jamais il ne doit leur donner l'impression d'hésiter ni d'avoir peur.
Les lions au centre de la scène
Chacun des fauves est monté sur un escabeau. Les enfants adorent ceci. Hop ! un claquement de fouet : les lions sautent d'un escabeau à un autre. Un second claquement de fouet, comme par magie : ils se dressent sur leurs pattes de derrière. Hop ! un des lions se fait funambule, et parcourt la piste sur deux cordages. Hop ! un tigre traverse un cerceau enflammé tenu à bout de bras par le dompteur. Certains belluaires travaillent en douceur, d'autres en férocité : les premiers caressent les bêtes, allant jusqu'à mettre leur tête dans la gueule de l'une d'entre elles; les seconds semblent se battre avec les fauves qui rugissent, lancent des coups de patte, refusent d'obéir. Mais tout est prévu, sauf... l'accident inattendu !
On cite des numéros de fauves extraordinaires : Bonavita présentait comme par magie, un ensemble 27 lions ; en 1912, à Paris, Hagenbeck faisait évoluer quatre-vingts ours blancs ; enfin, Alfred Court donnait, en 1940, au cirque Ringling, un numéro où travaillaient en même temps six léopards, trois panthères noires, un jaguar, quatre pumas et une panthère blanche ! Quinze des fauves les plus redoutables...
Le plus grand cirque du monde
Le plus grand cirque du monde a été construit à Rome ( en Italie) , dans l'Antiquité. On est loin du cirque du soleil. En effet le Circus Maximus mesurait en effet 625 m de longueur et 125 m de largeur ; il pouvait recevoir 150 000 spectateurs. Actuellement, le record est détenu par un cirque américain : le cirque Barnum, Bailey et Ringling qui, monté à huit mâts, peut contenir 15 000 spectateurs sous son chapiteau, et donner en même temps, sur trois pistes différentes, trois spectacles semblables. Dès 1900, ce cirque géant avait besoin, pour se déplacer sur mer, de deux cargos de 15 000 tonnes et, sur terre, d'un train spécial composé de 67 wagons de 20 mètres de longueur chacun, reliés les uns aux autres par une passerelle. Il employait mille personnes, possédait 500 chevaux et 20 éléphants, et disposait d'un chapiteau de 180 mètres sur 85 mètres, soit le double de la superficie d'un terrain de foot-ball. Que d'enfants on peut installer danqs les gradins. On aime la magie du cirque, c'est un fabuleux spectacle.. Actuellement, trois cirques géants, se déplaçant par chemin de fer, et une centaine de cirques plus petits, transportant leur matériel par route, sillonnent les Etats-Unis.
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Spectacle de funambule et équilibriste
Tous les programmes de cirque en général comportent un ou plusieurs numéros d'équilibre qui peuvent faire un complet spectacle pour enfants. Cet exercice impitoyable, tout comme celui à réserver du magicien doublé du mentaliste pour la ville de Paris ( on le réussit ou on le manque tout à fait ) ne permet aucune tricherie. Tous les genres sont possibles : sur une main ou sur la tête, au sol ou en altitude, avec ou sans accessoires. On a parfois vu sur la même bicyclette trois, quatre, cinq partenaires tournant autour de la piste. Quelquefois, l'équilibre se fait au sommet d'une perche longue de plus de 10 mètres, c'est apprécié en spectacle enfants et sur des chaises empilées, sur des boules, ou sur un fil de fer tendu. Les artistes qui travaillent sur fil de fer sont appelés des funambules. Les plus célèbres sont Blondin qui, en 1859, passa sur un fil tendu au-dessus des chutes du Niagara, et Djelmako qui, en 1889, traversa la rade de Villefranche, et parcourut 775 mètres sur un fil tendu à 95 m de hauteur ! Tous ces exercices exigent de l'acrobate qui les réalise beaucoup de sang-froid et de maîtrise, et surtout 7 à 8 heures d'entraînement chaque jour.
Les jongleurs en spectacle enfants de cirque utilisent les objets les plus variés : massues, cerceaux, poignards, chapeaux, torches, etc. Il faut un extraordinaire coup d'œil et une parfaite précision de gestes pour pouvoir par exemple lancer en l'air l'une après l'autre dix assiettes sans qu'elles se cognent ou retombent à terre...Aux environs de 1930, le jongleur Rastelli travaillait avec 8 ballons de foot-ball : il en maintenait trois sur son genou, un sur sa tête, deux sur un bâtonnet tenu entre ses dents, et un dans chaque main ! Dans un autre numéro, il sautait à la corde, un cerceau tournant autour d'une de ses jambes, jonglait avec huit assiettes, et il terminait le spectacle en jonglant avec trois torches allumées qu'il lançait à cinq ou six mètres de hauteur. Il recevait chaque jour 6 000 francs de « cachet », soit un million de nos anciens francs. Mais pour donner cette impression de facilité pendant les quarante minutes que durait son numéro, il s'entraînait chaque jour six ou huit heures.
Spectacle avec trapéziste et hercule et magicien mentaliste
Un roulement de tambour annonce le grand numéro des trapézistes. A quinze mètres au-dessus du sol, sous la lumière des projecteurs, on découvre un homme qui se balance renversé en arrière, retenu à son trapèze par les jarrets, tandis que sa partenaire se balance sur un autre trapèze. Tout à coup, la femme lâche sa barre et se lance dans le vide, les bras en avant. Un frisson court parmi les spectateurs, mais le miracle se réalise : le porteur en spectacle enfants rattrape la voltigeuse par les poignets. Celle-ci effectue un rétablissement, se hisse sur le trapèze de son partenaire et salue, tandis que les bravos crépitent. Il arrive, hélas ! que le voltigeur manque le porteur et s'écrase sur la piste, s'il n'y a pas de filet pour le recevoir. Sur les 154 artistes de cirque morts en piste en un siècle, on compte 45 dompteurs de fauves, 17 sauteurs, 13 écuyers, 13 casse-cou, 11 funambules et 33 acrobates aériens, un mentaliste et ainsi qu'un magicien qui voulait se faire transpercer.
Dans les cirques d'autrefois, on admirait des hercules capables de soulever des poids énormes, comme Henri Toch, qui portait sur ses épaules un canon de 365 kg chargé à poudre, et restait debout avec son engin quand le coup partait ! D'autres déchiraient un annuaire téléphonique de mille pages, soulevaient cinq hommes suspendus à une barre, ou empêchaient une automobile d'avancer. De même, on voit de moins en moins des numéros de sauteurs au sol, capables de réussir un, deux, plus rarement trois sauts périlleux. Les cirques sont très grands, il faut des numéros plus spectaculaires pour les enfants. Les banquistes préfèrent maintenant sauter à la bascule en troupe : un des cascadeurs monte sur un haut tabouret, saute sur l'extrémité d'une planche basculante et expédie en l'air le partenaire situé à l'autre bout. Ce dernier effectue deux ou trois sauts périlleux et retombe sur les épaules de ses partenaires, ou parfois même dans un fauteuil.On peut rencontrer quelquefois un magicien et mentaliste se promenant antre ses répétitions. Il faut surveiller les allées de près.
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Ce monsieur en habit noir qui regarde deux « antipodistes » effectuer leur numéro, c'est monsieur Loyal, le roi du spectacle. Et cet autre qui observe deux clowns musiciens, c'est encore monsieur Loyal. Dans tous les cirques du monde, l'artiste qui présente le spectacle enfants porte ce nom en souvenir de M. Claude Loyal qui joua ce rôle dans son cirque au milieu du siècle dernier. M. Loyal est le maître absolu du spectacle : il commande les entrées d'artistes, dirige l'installation du matériel, sert de partenaire aux clowns, annonce les numéros, prend les décisions nécessaires en cas d'accident pour que le spectacle ne soit pas interrompu. Enfin, c'est lui qui déclare : « Mesdames, Messieurs, nous avons l'honneur de vous présenter pour la première fois en Europe un numéro exceptionnel. Je vous demande le plus complet silence ». On entendrait voler une mouche !
Les clowns sont chargés de faire rire le public comme ce magicien habitant à St Etienne. Parfois, ils interviennent quelques rainures seulement pour permettre l'enlèvement de la cage aux fauves ou l'installation du matériel des banquistes. Mais ils présentent également des numéros complets qui peuvent durer une demi-heure. Un bon clown doit savoir jongler, monter à cheval, sauter, tomber, jouer de plusieurs instruments de musique. Le clown blanc, dont le costume pailleté resplendit sous la lumière, a le visage couvert d'une crème blanche, et la tête coiffée d'une calotte blanche. Il est grand, élégant, et joue le rôle du personnage intelligent. Au contraire, l'auguste, mal habillé, mal coiffé, mal chaussé, mal grimé, joue le rôle du personnage stupide et ridicule à qui arrivent toutes sortes de malheurs.
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Les grands cirques possèdent une ménagerie où l'on peut voir toutes sortes d'animaux exotiques : aigles et condors, singes et serpents, phoques, morses et otaries, zèbres et buffles, ours et rhinocéros que lezs enfants viennent regarder. Les favoris du public sont les fauves, au repas desquels on peut assister : lions, tigres, panthères, léopards, jaguars et pumas tournent dans leur cage en rugissant. Les éléphants ont droit à une tente à part ; de même la girafe qui ne refuse pas la carotte qu'on lui tend. Quant à l'hippopotame, l'enfant admire ses mâchoires impressionnantes avec un peu de crainte. Parfois, vers la fin de l'après-midi une parade bruyante et colorée parcourt la ville pour rappeler aux habitants que le cirque est arrivé dans leur ville.
En piste pour un bon spectacle enfants
Les premiers enfants arrivent vers vingt minutes avant le début en principe. Le cirque est un spectacle enfants qui plaît, on y éprouve des sentiments violents : les quatre mille personnes qui rient aux larmes pendant le numéro des clowns auront la gorge serrée d'angoisse quand un trapéziste exécutera le saut de la mort, et le sourire reviendra sur leurs visages quand des chevaux gracieux évolueront au rythme d'un air connu. Un quart avant le début, l'orchestre est en place, les clowns achèvent de se maquiller, les artistes de la première partie s'habillent, on prépare les animaux. C’est le début l'orchestre joue l'ouverture des « Saltimbanques » ou l'air du « Toréador », les retardataires gagnent leur place. L'orchestre est chargé de créer l'ambiance : une marche pendant la présentation des chevaux, une valse lente pour les trapézistes, un roulement de tambour avant un numéro difficile. C'est alors que le directeur crie dans les coulisses : «En piste ». Le spectacle enfants commence, il va durer trois heures sans autre interruption que l'entracte.
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